Depuis quelques années, les producteurs d’acier ambitionnent de réduire leur empreinte carbone, suivant les demandes de leurs clients et de diverses parties prenantes (États, groupes environnementaux, etc.). Au Québec et plus largement en Amérique du Nord, plusieurs entreprises cherchent d’ailleurs à se positionner dans ce domaine, voyant un potentiel de développement et d’applications dans plusieurs secteurs (automobile, construction, énergie, chantiers navals, etc.).
Des disparités régionales encore importantes
La production d'acier vert au niveau mondial est devenue une préoccupation majeure dans le secteur de la sidérurgie. Les entreprises cherchent des moyens de réduire leur empreinte carbone et d'adopter des pratiques plus durables. Cette transition vers une production d'acier plus respectueuse de l'environnement nécessite des investissements importants dans la recherche et le développement de nouvelles technologies.
À l’échelle mondiale, les projets de production d’acier vert, qui rassemblent plus de 50 programmes et entités dédiés à des applications industrielles de ce concept à l’heure actuelle, apparaissent comme étant concentrés en Europe alors qu’une dizaine de projets similaires sont à l’étude en Amérique du Nord.
La pression provenant des gouvernements et des manufacturiers acheteurs d’acier est aussi forte outre-atlantique. En Europe, 25% des besoins en acier doivent être couverts par une production verte avant 2030 et des multinationales comme IKEA, Mercedes-Benz, BMW et Scania signent des contrats d’approvisionnement d’acier vert afin d’atteindre la neutralité carbone durant les prochaines années.
Les normes environnementales de plus en plus strictes imposent aux producteurs d'acier de repenser leurs méthodes de production. Leurs clients manufacturiers font face à la même situation. En effet, ces grandes entreprises sont évidemment préoccupées par le Scope 3 qui définit un périmètre très large pour la prise en compte des émissions indirectes de gaz à effet de serre et doivent trouver des moyens d’incorporer de l’acier vert à leur production. Le producteur d’acier, Arcelor Mittal, propose d’ailleurs de certifier une partie de sa production en Europe et de pouvoir ainsi transférer les économies de CO2 à sa clientèle, avec l’appui d’un organisme indépendant.
En bref, il faut garder en tête que la très grande majorité de la production d’acier au niveau mondial provient de Chine. Si cette dernière semble aussi s’intéresser à une production plus respectueuse de l’environnement, il est important de signaler que les efforts à mener en matière d’investissement à caractère durable seront considérables pour transformer la production d’acier dans ce pays qui dépend encore largement du charbon.
L'évolution des technologies vertes : une veille technologique à maintenir
Les technologies vertes ont connu une évolution remarquable dans l'industrie de l'acier vert. De nouveaux procédés et équipements permettent une production plus respectueuse et plus efficace de l'environnement.
En effet, si la production d’acier est à l’origine de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, des solutions existent déjà pour en diminuer l’empreinte comme l’emploi de fours à arc électrique au lieu de hauts fourneaux fonctionnant au charbon. Parallèlement, la “réduction directe” est aussi un procédé largement utilisé depuis des décennies permettant de réduire la production de gaz à effet de serre dans la production d’acier. Pas moins d’une dizaine d’options techniques d’ailleurs disponibles à l’heure actuelle et de nouvelles sont en cours de développement à divers points de la chaîne de production d’acier.Il revient alors aux entreprises du domaine et à leurs clients de maintenir une veille constante sur les technologies afin de réduire efficacement ces émissions.
Si des sources classiques comme Stainless Steel World, Steel Times International, ou encore Metal World Insight peuvent aider à suivre l’apparition de nouvelles technologies dans le domaine, d’autres sources de plus en plus spécialisées sont aussi intéressantes : Metal Magazine a maintenant sa propre section sur l’acier vert, Green Steel World se concentre sur le domaine en question.
Plusieurs sommets et colloques sont aussi à inclure dans une veille technologique relative à l’acier vert avec une attention particulière qui doit être apportée aux différentes présentations et conférences techniques menées par des chercheurs et experts dans ce cadre : International Iron Ore 2024 Conference / Green Steel Summit; The 2nd European Green Steel Summit 2024, etc.
En conclusion, il faut aussi inclure une surveillance portant sur les plus grandes entreprises du domaine (ArcelorMittal, HBIS Group, Shagang Group, Nippon Steel Corporation, POSCO, SSAB et son projet HYBRIT, etc.) ainsi que de nouveaux joueurs innovants comme H2 Green Steel, Boston Metal, Electra dont les technologies avant-gardistes permettraient de réduire de plus de 75% l’empreinte carbone de la production d’acier.
Sources:
1. Le Québec peut devenir un leader mondial de «l'acier vert»
2. Green Steel Is Coming. Europe Is Leading the Charge Thanks to New Carbon Taxes.
3. L'achat de la certification XCarb® Eco Steel transmet officiellement une réduction appropriée des émissions de CO2 à partir du Scope 3, conformément au GHG Protocol (GHG Protocol Corporate Accounting and Reporting Standard).
4. China’s 3 Pathways to Green Steel
https://thediplomat.com/2023/02/chinas-3-pathways-to-green-steel/
5. Transition to Net Zero : Steel
6. Comparing “green steel” technologies: a scorecard based on CO2 reductions.
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29 février 2024