Courte bio
Passionnée par le succès et la croissance des entrepreneur.e.s, Isabelle Foisy est présidente et fondatrice de Point Cardinal inc., un cabinet-conseil en gouvernance, stratégie, innovation et ESG1. Auparavant elle occupait le poste de PDG de QuébecInnove, un organisme ayant pour mandat d’accélérer l’innovation des entreprises au Québec.
Gestionnaire reconnue et primée, Isabelle a travaillé une quinzaine d’années comme cadre dans plusieurs directions stratégiques chez Bell. Puis, pendant près de 10 ans, elle a collaboré directement auprès des entreprises à titre de PDG de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, pour ensuite devenir associée en stratégie et développement au sein d’un grand cabinet comptable spécialisé dans l’accompagnement des PME du Québec. Administratrice de sociétés certifiée (ASC. C-Dir), Isabelle œuvre depuis près de 30 ans, au sein de plusieurs conseils d’administration dont celui de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud pour lequel elle a été tout récemment nommée présidente. Sans conteste, elle carbure à faire avancer les organisations et à y créer de la valeur en prenant soin qu’elles aient des retombées et des impacts positifs. Ses qualités interpersonnelles font d’elle une ambassadrice remarquable de la communauté des femmes entrepreneures au Québec.
Communicatrice hors pair, Isabelle aime partager son savoir, c’est pourquoi elle est régulièrement appelée comme conférencière pour parler de sujets stratégiques comme la gouvernance, l’innovation et le développement des affaires et est coach depuis 9 ans dans le cadre du programme de MBA de HEC Montréal. Isabelle est membre de l’ordre des administrateurs agréés du Québec (ADM.A) et du chapitre II Montréal de la WPO.
Comment t'es venue l'idée de fonder Point Cardinal?
Ça faisait déjà une dizaine d’années que je savais que j’étais une entrepreneure, mais que j’attendais le bon moment ou la bonne idée avant de me lancer. Suite à une question d’une personne que j’apprécie beaucoup, sur ce qui me passionne, je lui ai répondu sans hésitation que c’était d’aider les entreprises et les organisations au niveau de la gouvernance, de leur parler de stratégie, de les aider à voir plus loin tout en prenant un pas de recul et sentir que je peux faire une différence. J’avais envie d’être entourée d’une équipe aussi passionnée que moi pour s’impliquer dans la croissance des entreprises. Alors, pourquoi ne pas créer ma propre entreprise de consultation en gouvernance? L’idée était lancée! Point Cardinal, ça se veut un collectif de gens d’expérience avec des valeurs de générosité, d’audace et de curiosité, pour guider les entreprises grâce à nos 4 axes soit la gouvernance, la stratégie, l’innovation et l’ESG (environnement, société et gouvernance).
Aujourd’hui, ça fait 2 ans que Point Cardinal existe et je suis tellement fière de nos accomplissements! Je me suis entourée de gens que j’aime, qui ont des expertises différentes, qui sont stimulants et inspirants qui font une réelle différence dans la vie des entreprises que l’on accompagne!
Sur quels principaux enjeux travaillez-vous en ce moment avec vos clients? Comment la veille stratégique peut appuyer ton travail selon toi?
Au niveau de la gouvernance, les conseils d’administration sont habitués à travailler en termes de conformité, c’est-à-dire de consulter des indicateurs de performance déjà existants comme les résultats, le taux de roulement des employés, le nombre de produits vendus, etc. Nous, on travaille avec eux pour créer de la valeur. On amène des éléments ou des réflexions et on pose les bonnes questions pour les aider à penser au futur de l’organisation. On les invite à mettre l’innovation à l’ordre du jour et à parler des grandes tendances qui peuvent profiter à la croissance de leur entreprise.
À mon avis, la veille stratégique est un outil essentiel qui aide à la création de valeur, car elle permet de pouvoir s’appuyer sur des éléments autres que les indicateurs de performance. C’est un excellent outil pour faire évoluer la pensée et donner une perspective différente!
Quelles sont les tendances à suivre à très court terme en matière de gouvernance selon vous?
En tout premier lieu, je crois qu’il faut commencer par démocratiser la gouvernance. Pour certains, la gouvernance semble complexe et très bureaucratique comme façon de faire, mais toutes les tendances en termes de gouvernance permettent au conseil d’administration d’être plus agile afin de prendre les meilleures décisions et d’être le mieux informé possible.
À très court terme, je crois que ce qui touche les pratiques environnementales, d’inclusion et de diversité sont des tendances centrales qui doivent être mises en lumière dans les conseils d’administration. Puis il y a également les enjeux de la cybersécurité et de l’humain derrière la technologie que l’on ne doit pas passer sous silence.
Il faut prendre en compte aussi que chaque industrie a ses tendances particulières où l’objectif devrait toujours miser sur une saine gouvernance. C’est-à-dire avec des administrateurs bien formés, qui comprennent leur rôle et leurs responsabilités à rendre l’organisation plus pérenne.
Sur une note plus personnelle, quels sont les signaux faibles sur la gouvernance qui retiennent ton attention et pourquoi?
La complaisance des CA. S’entourer de gens qu’on connaît et avec qui nous sommes à l’aise à travailler ensemble, par exemple des amis ou de la famille, c’est un des signaux faibles. Pour avoir un conseil d’administration performant et surtout si on veut le bien de l’organisation, il faut une diversité de compétences autour de la table. Il faut des gens avec des expertises différentes pour amener de la valeur à l’organisation. Des personnes qui ont une vision 360 et capables de prendre des décisions stratégiques pour assurer une croissance.
Un autre des signaux faibles est le fait que moins de 50% des PME québécoises ont un conseil d’administration2. Pourtant, il y a de nombreux avantages à bien s’entourer : avoir accès à de nouveaux réseaux, clarifier la vision, améliorer la gestion des risques, augmenter la profitabilité, stimuler l’innovation, etc.
D’ailleurs, les PME qui ont un CA innovent 67% de plus que les entreprises qui n’en ont pas3 et les PME gérées par un CA investissent deux fois plus que la moyenne en pourcentage de leur chiffre d’affaires en Recherche et développement. Ce n’est pas peu dire.
Alors mon conseil : entourez-vous des bonnes personnes. Il faut toujours garder en tête que le meilleur intérêt de l’organisation est au sommet des préoccupations du conseil d’administration!
1 ESG: environnement, société et gouvernance
2 La gouvernance des PME québécoises, Recherche réalisée par Maripier Tremblay, Sophie Veilleux, Marie-Josée Roy et Ramzi Belkacemi, Université Laval. 6 avril 2021
3 Sondage réalisé par QuébecInnove et Léger. Novembre 2020
10 janvier 2023