Chez Phar, nous avons une perspective unique de la veille stratégique qui allie recherche d’information avec analyse stratégique par l’entremise de nos super veilleurs.
Voici Esther Dormagen, Super veilleure en développement durable. Nous lui avons posé quelques questions pour vous la présenter, voici ses réponses:
Tout d'abord, c'est l’humain, les organisations et la planète qui ont toujours guidé mes choix et mon parcours. Cela dit, j’ai commencé par des études généralistes en administration, à Paris, puis j’ai fait un MBA à l’université McGill où j’ai tout de suite embarqué dans le chapitre montréalais de Net Impact, organisation dédiée à promouvoir les entreprises responsables et inspirées par l’impact positif qu’elles avaient sur le monde. Ça m’a ouvert les yeux sur le pouvoir d’inspiration et de changement des marques, ainsi que sur leur immense responsabilité dans les problèmes sociaux et environnementaux.
Je passe les détails, j’ai ensuite eu une première partie de carrière dans les ressources humaines, en particulier chez L’Oréal, filiale étrangère, où j’ai eu la chance de travailler en usine, centrale logistique et au siège social : une grande école.
Ensuite, j’ai décidé de me consacrer au développement durable, transition que j’ai commencée à Paris, puis mon terrain de jeu est devenu le Québec depuis 18 ans. Comme consultante et dirigeante d’une agence conseil en stratégie, développement durable et transition bas carbone, j’accompagne avec l’équipe d’Ellio des humains qui veulent développer leur pouvoir de transformation de leurs organisations, et améliorer leurs impacts sociaux, économiques et environnementaux.
La transition bas carbone qui inclut la mesure des impacts est une des grandes préoccupations des organisations et consiste à se donner des cibles basées sur la science. L’innovation et l’économie circulaire sont des clés concrètes pour les entreprises.
Bien sûr, elles se questionnent souvent sur leur stratégie globale et sur comment réinventer leurs modèles d’affaires, ce qui nous occupe aussi beaucoup. Il va aussi falloir parler sérieusement de décroissance, d’abord celle de nos consommations effrénées de ressources naturelles et de production de pollutions diverses. Aussi celle de la transformation de l’économie pour qu’elle se mette au service de la société, dans le respect des limites planétaires.
La veille stratégique apporte plus de profondeur, de clareté stratégique, de capacité d'anticipation et d'inspiration pour orienter les décisions. Je crois à la force de la veille stratégique pour identifier les secteurs, les technologies dans lesquelles les entreprises devraient investir et inversement arrêter. Certaines activités devront disparaître; pas seulement celles en lien avec les changements climatiques et ses conséquences. N'est-il pas préférable d'agir proactivement à la redirection de nos activités plutôt que de heurter le mure aveuglément? Notre capacité d'innovation et de collaboration est un privilège qui nous est donné, utilisons-le pour améliorer les choses.
Les entreprises les plus ambitieuses revisitent leur raison d’être et leurs modèles d’affaires. Elles ne font pas que diminuer les impacts négatifs de leurs activités, elles créent un espace collectif dans lequel on peut innover, collaborer à l’interne et avec les parties prenantes.
De plus, il est perturbant de voir que l’humain s’inspire si peu de la nature qui a résolu tous les problèmes, a développé des mécanismes d’adaptation, de résilience et d’efficacité. Le biomimétisme et l’économie régénérative ont cet objectif : s’inspirer de la nature pour développer des solutions sans impact négatif qui améliorent la fonctionnalité des produits et apportent des bénéfices additionnels au-delà du produit lui-même.